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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 19:52

     Case Départ, comédie de et avec Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, et aussi de Lionel Steketee. Avec aussi Etienne Chicot, Stefi Celma, Eriq Ebouaney, David Salles...

La note de Tranches de Ciné : 1/5Case-Depart_affiche-471x640.jpg

 

     Le pitch : Régis (F. Eboué) et Joël (T. Ngijol) n’ont rien en commun. L’un est comptable et conseiller municipal, l’autre est chômeur tout juste sorti de prison. L’un a acheté un pavillon pour vivre avec sa femme et sa fille, l’autre vit dans l’appartement de sa mère. Pourtant ils ont le même père et, alors que celui-ci est mourant, ils doivent se rendre tous les deux à son chevet aux Antilles. Là, leur père leur lègue leur trésor : l’acte d’affranchissement de leurs ancêtres. Mais, totalement irrespectueux et déçus de voir un tel trésor, les deux hommes le déchirent. Leur vieille tante leur jette alors un sort qui les renvoie au XVIIIème siècle afin qu’ils comprennent par quelles souffrances sont passés leurs ancêtres esclaves.

 

     La critique : Case Départ a tout du film qui aurait pu faire un carton plein et qui s’enlise pourtant dans la mélasse des comédies ratées de A à Z.

     Il n’y a rien à sauver dans ce film. Pourtant, le sujet de départ, bien que vu et revu, prête à réaliser de bonnes choses. Le sujet de fond est loin d’être idiot (devoir de mémoire en première ligne notamment) mais il est traité d’une manière si lamentable que rien ne saura le mettre en valeur. Ce film est un film à blagues (au-delà du fait d’être une blague en lui-même). On connaissait les films à sketchs, où se succèdent des scénettes amusantes sans forcément avoir de lien solide entre elles, voici le film à blagues donc, où le principe est quasiment le même : on fait se succéder des scènes qui, cette fois, sont liées entre elles, et pour chacune d’entre elles, on pose une blague ou deux, la multiplication de celles-ci entraînant nécessairement une catastrophique chute du niveau d’humour. Se suivent alors de manière poussive des blagues sur les Noirs, sur les homosexuels et sur les Juifs. Déjà que cette option provoque une horrible succession de clichés qu’on aurait pu croire d’un autre temps, il faut en plus que lesdites blagues soient d’un goût profondément mauvais. Alors évidemment, on sourit parfois, parce qu’avec cette multitude de « traits d’humour » on aura forcément un petit élément drôle à un moment ou à un autre. De plus, le scénario en lui-même (je parle en termes de succession des événements) n’est pas trop trop mal ficelé bien qu’il soit beaucoup trop classique et attendu. A l’image des blagues, certains scènes sont d’un mauvais gout sans nom et ne revêtent strictement aucun intérêt. A vouloir trop faire rire, il faut quand même faire attention à ne pas devenir un bouffon.

     Côté casting, on pouvait s’attendre à deux choses avec Fabricé Eboué et Thomas Ngijol : soit ils réussissaient avec brio leur passage de la scène à l’écran (prouvant ainsi que les humoristes actuels peuvent effectivement le faire, ce sont on n’est toujours pas sûr), soit ils se plantaient. Et ils se sont bien plantés. Si Ngijol fait preuve d’un peu de fantaisie par instants, ce n’est finalement pas grand-chose au regard du film dans son ensemble, et en particulier au regard de la prestation de Fabrice Eboué qui plombe le tout par son jeu archi-classique et sans aucune originalité. Quant aux autres acteurs, rien à dire, ils sont quasiment effacés de l’écran.

     Case Départ se vendait comme la bonne surprise du moment, il s’est finalement révélé être la plus mauvaise comédie que le cinéma français a pu commettre au cours des dernières années.

 

     Le "Oh, au fait !" :

   Thomas Ngijol et Fabrice Eboué ont tous les deux été révélés par le Jamel Comedy Club, où ils se sont donc rencontrés.

     Le tournage a duré 44 jours entre Paris et Cuba, choisie après que les réticences de la population martiniquaise aient finalement empêcher le film de se tourner à La Martinique, l'île entretenant des rapports complexes avec son passé lié à l'esclavagisme.

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