Tranches de Ciné

     La Vague, drame de Dennis Gansel. Avec Jürgen Vogel, Max Riemelt, Jennifer Ulrich, Frederick Lau...

La note de Tanches de Ciné : 5/5

     Le pitch : Dans le cadre d'une semaine thématique dans le lycée où il travaille, Rainer Wenger (J. Vogel), un professeur, propose un atelier sur l'autocratie. Pour illustrer au mieux son atelier, il forge peu à peu une communauté avec sa classe, afin que ses élèves comprennent réellement ce qu'est ce système. Mais le projet va rapidement déborder.

     La critique :Quand j'ai entendu parler de La Vague pour la première fois, j'ai d'abord cru à un film moraliste et ennuyeux sur les risques du fascisme. Seul le dernier point que je viens de soulever est juste : ce film porte sur les risques du fascisme.

     Ce film démarre très bien en proposant un point de départ proche du lecteur : un atelier dans le cadre d'un cours. Qui n'a jamais participé à ce genre de travail qui consiste à créer une sorte de groupe dans lequel on fait avancer un projet ? Que ce soit au collège, au lycée ou en fac, on a tous connu ça. Et c'est cela qui permet au spectateur de se sentir plus ou moins proche de la situation. Ce côté immersif est très important puisqu'il permet, grâce au recul tout de même présent (après tout, on n'est que spectateur), de bien saisir l'ampleur des événements qui se déroulent. Et ces événements sont particulièrement importants. On assiste à la prise d'ampleur d'un projet pédagogique qui devient progressivement quelque chose de beaucoup plus fort et puissant. Les élèves s'immergent d'une façon impressionnante dans ce projet. On les voit peu à peu se fondre en un groupe extrêmement soudé, facteur d'une perte totale d'individualité. En fait, Dennis Gansel nous montre, à l'échelle d'une classe, ce qu'il se produit à échelle d'un pays quand se forme une autocratie. C'est extrêmement bien montré et absolument prenant et effrayant.

     On saluera aussi les acteurs, à commencer par Jürgen Vogel, parfait en professeur qui perd le contrôle de ce qu'il a créé. Les jeunes acteurs sont aussi très convainquants, que ce soit Max Riemelt, Jennifer Ulrich ou encore Frederick Lau. Chacun des interprètes de ce film est tout à fait en phase avec son personnage. Félicitations.

     Véritable coup de coeur, La Vague est un drame absolument parfait et effroyable.

     Le "Oh, au fait !" :

     Ce film est l'adaptation cinéma du roman du même nom, de Todd Strasser, lui même inspiré de faits réels. En effet, en 1967, le professeur Ron Jones, devant l'incompréhension de ces élèves quant à l'asservissement des populations face au nazisme dans l'Allemagne du IIIème Reich, décide de monter La Troisième Vague, une étude expérimentale avec ses élèves comme principaux protagonistes.