Bienvenue sur Tranches de Ciné. Ce blog a pour but de vous faire découvrir ou redécouvrir des films de tous genres.
15 Ans et Demi, comédie de François Desagnat & Thomas Sorriaux. Avec Daniel Auteuil, Juliette Lamboley, Lionel Abelanski, François Damiens…
La note de Tranches de Ciné : 1,5/5
Le pitch : Philippe Le Tallec (D. Auteuil) est un célèbre biochimiste à qui tout réussi. Mais depuis 15 ans qu’il vit Boston, il n’a eu que trop rarement l’occasion de voir sa fille Eglantine (J. Lamboley). Mais lorsque l’ex-femme de Philippe l’appelle pour venir s’occuper de sa fille pendant trois mois, ce dernier ne se fait pas prier et revient en France. Mais il ne s’attendait pas à retrouver Eglantine en pleine crise d’adolescence.
La critique : Si le pitch prêt à sourire bien qu’il soit beaucoup trop classique, le film a beaucoup plus de mal à le faire…
Pourtant, il y a de bonnes choses à trouver dans cette comédie mais le niveau oscille tellement entre le bon, le tout juste moyen et le franchement mauvais que l’on se lassera sans problème. Déjà, on pourra reprocher à François Desagnat à Thomas Sorriaux d’avoir voulu faire un teen movie à la française. Les Américains sont bien les seuls à savoir faire ça correctement (et ce n’est déjà pas toujours terrible) alors laissons-leur ce monopole. Du coup, on se retrouve dans un véritable raz-de-marée nourrit de bons sentiments, de prises de tête père/fille et d’humour limite. Bref, on nous raconte une histoire incroyablement banale. Ajoutez à cela le fait que la réalisation est elle aussi banale au possible est vous avez tout bon concernant ce film. Enfin j’exagère. La réalisation a ses bons côtés, et notamment cette idée d’insérer des scénettes déjantées en plein milieu du récit pour exprimer certains réflexions des personnages (je pense notamment à Daniel Auteuil en mode gangsta ou encore à cette référence aux films de la Hammer). Soupçon d’humour bien trouvé au milieu de l’habituel, ça ne fait pas de mal. On pensera aussi au personnage d’Albert Einstein, expression de l’inconscient de Philippe. Idée sympathique mais trop anecdotique cependant. Mais ça ne suffit pas. Non, mettre des petites pointes bien pensées par-ci, par-là n’est pas suffisant pour empêcher le film de s’essouffler et celui-ci le fait sans attendre. Après 30 minutes, il ne se passe toujours rien d’exceptionnel et on a presque l’impression de voir coller à l’écran ce que certains d’entre nous vivent au quotidien. Encore une fois, le manque de fantaisie général fait de ce film un tableau, une photo de l’adolescence de nos jours, de la famille monoparentale d’aujourd’hui et des rapports parents/enfants modernes…
Côté casting, Daniel Auteuil est ici dans une comédie. Et apparemment, il n’a toujours pas compris que comédie ne rime pas forcément avec sur-jeu et esbroufe. Il en rajoute un maximum quand il s’agit de faire rire et ça en devient fatigant. Pourtant, il n’est pas mauvais acteur, on le sait et on le voit encore ici. Mais non, définitivement, le monde de la comédie continuera à se faire sans lui. En revanche, Juliette Lamboley est plus à l’aise. Plutôt naturelle, elle rehausse le niveau du film par son côté pétillant et son jeu qui peut être touchant (le touchant est difficile à déceler dans ce déversement de pathos mais il y en a bien grâce à elle). Les seconds rôles sont quant à eux plutôt anecdotiques. Si François Damiens et François Berléand sont toujours sympa à regarder à l’écran, il reste malgré tout un peu en arrière.
François Desagnat et Thomas Sorriaux signent donc ici un essai raté de teen movie à la française qui ressemble finalement plus à un téléfilm du lundi soir sur TF1…
Le "Oh, au fait !" :
Benjamin Siksou, qui interprète ici Gaspard, l'ami d'Eglantine, est notamment connu pour avoir été l'un des candidats (et finaliste) de la Nouvelle Star 2008. Au cinéma, il avait notamment prêté ses traits au Largo Winch adolescent du film éponyme.