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Bienvenue sur Tranches de Ciné. Ce blog a pour but de vous faire découvrir ou redécouvrir des films de tous genres.

Batman et Burton, un succès incontesté

     On l'a vu, Batman a déjà eu plusieurs fois l'occasion d'être porté sur grand écran, que ce soit avec l'éternel Adam West ou dans des films plus étranges comme Batman contre Dracula. Pourtant c'est avec Tim Burton et son génie gothique que Batman va enfin être consacré au cinéma.

 

La génèse d'un succès.

 

     L'idée de porter le héros masqué une nouvelle fois au cinéma remonte en fait à 1979, soit 10 ans avant la sortie en salles de Batman. Retour sur cette génèse. tumblr_llcw2tdLbt1qzq6gbo1_500.jpg

     Tout commence avec l'achat des droits de la chauve-souris géante par Benjamin Melniker et Michael Uslan qui engagent par la suite le scénariste de Superman (sorti l'année précédente) : Tom Mankiewicz. Ce dernier, reconnu comme étant l'un des piliers du succès de Superman semble être un atout de choix pour rédiger un premier scénario sur les origines de Batman. Mais finalement, Melniker et Uslan renoncent à ce projet et revendent les droits à Peter Guber et Jon Peters qui travaillent tous deux pour Warner Bros.

     Entre temps, un jeune réalisateur connaît un succès certain avec Pee Wee Big Adventure en 1985 : Tim Burton. Contacté par Warner, le cinéaste accepte aussitôt et remet bientôt un scénario de 30 pages, co-écrit avec Julie Hickson. Puis l'équipe s'aggrandit avec l'arrivée de Sam Hamm, le scénariste de Un Homme Parmi les Loups (1983). Ce dernier, fan de comics, rédige alors un troisième scénario.

     Pendant que le travail de rédaction se poursuit, Tim Burton connaît un nouveau succès avec Beetlejuice (1988). Cette fois, le succès est tel que Warner signe définitivement un accord avec Burton pour réaliser Batman. Ce film a aussi permis au réalisateur de choisir son Batman/Bruce Wayne. Ce sera Michael Keaton, jugé par Burton comme un homme à la fois mélancolique, élégant et subtil, ce qui semble être pour lui des atouts indéniables pour incarner Batman. Pour le Joker, c'est Jack Nicholson qui est choisi.

Batman-Jack-Nicholson-Michael-Keaton.jpg

 

Une réalisation difficile.

 

     Néanmoins, la critique fustige déjà le choix de Keaton, qui est considéré comme incohérent, ce dernier n'ayant jusqu'alors joué pratiquement que dans des comédies. Les Bat-fans protestent également et Burton se retrouve bientôt submergé par 50 000 lettres de protestation ! Face aux événements, Warner impose à Tim Burton de reprendre son travail quasiment à zéro. Le scénario est réécrit, un nouveau casting est organisé pour trouver celui qui interprètera affiche-du-film-batman.jpgBatman (et Keaton restera). Et les problèmes ne s'arrêtent pas là.

     Le tournage débute en Novembre 1988 et Burton doit encore et toujours subir les pressions de Warner : le scénario voit un certain nombre de ses passages réécrits à nouveau, les scènes de Kim Basinger sont allongées... Finalement, le réalisateur sortira de ce travail complètement épuisé et déprimé, affirmant ne pas se reconnaître dans ce film là. Pourtant, Batman est un succès phénoménal. Sorti le 21 Juin 1989, il rapporte 100 millions$ en seulement 10 jours rien qu'aux Etats-Unis. C'est alors le plus gros succès de l'année. Finalement, le film engrange pas moins de 500 millions$ dans le monde, ce qui en fait le plus gros succès de Warner.

     Mais, lorsque l'idée de faire une suite à ce premier Batman fait surface, Burton n'est pas enjoué. Gardant de mauvais souvenirs du tournage du premier épisode, il refuse d'autant plus qu'il n'est pas satisfait de ce dernier et que le premier scénario proposé pour cette suite (toujours signé Sam Hamm) ne lui semble pas satisfaisant. Warner avance donc des arguments de poids : s'il accepte, Burton sera non seulement réalisateur mais aussi producteur du film, ce qui est un gage de liberté qu'on ne peut pas nier.

 

Deuxième service.

 

     Tim Burton acceptera donc pour deux raisons principales : Catwoman figurera dans le film et un deuxième scénario plus recentré sur les personnages lui est proposé. Dès lors, tout roule au mieux. Michelle Pfeiffer est choisie pour la-vrai-catwoman.jpgincarner Catwoman et est à fond dans le rôle ! Danny De Vito sera quant à lui le Pingouin car Burton trouve qu'il est "capable de rendre acceptable l'épouvantable". Michael Keaton est évidemment de retour et, cette fois, personne ne s'en plaint. Le tournage est beaucoup plus détendu avec un Burton bien plus à l'aise, une Warner qui reste dans ses retranchements sans trop chercher à intervenir dans le processus de création... Mais le rythme de travail reste particulièrement soutenu.

     A sa sortie, le 19 Juillet 1992, le film rapporte 47,7 millions$ en l'espace de son premier week-end d'exploitation, ce qui constitue tout bonnement un record. Mais le film souffre d'une réputation mitigée chez les spectateurs et Warner lui reproche son côté trop sombre, pourtant propre à Burton. La fréquentation en salle s'en fait sentir et va alors diminuer. Batman - Le Défi  rapportera finalement 268 millions$, soit 40 % de moins que son prédécesseur.

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Le "Burtonisme" au service de Batman.

 

     On le sait, Tim Burton est un réalisateur à l'univers gothique et c'est ce qu'il cherchera à appliquer dès Batman. Pour lui, ce film se devait d'être sombre, portant sur les aspects les plus secrets de Batman. Mais Warner émet des craintes quant à cet univers très noir malgré le fait que cela soit plutôt fidèle au comic d'origine. Si Burton se trouve alors contrarié en ne pouvant pas apporter sa patte à ce film, il n'en sera pas de même avec Batman - Le Défi.

      En effet, cette fois-ci, le gothique règne en maître sur Gotham City. Le thème  de la mort est d'ailleurs extrêmement présent puisque quasiment tous les personnages y sont confrontés : Bruce Wayne a vécu la mort de ses parents, Selina Kyle/Catwoman est morte puis ressuscitée, etc...

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      Ensuite, Tim Burton a fait de Batman un véritable masque pour Bruce Wayne, lequel est alors prolongé par Batman. Le justicier est un aboutissement personnel, un moyen d'ag ir pour le bien. Encore une fois, Burton apporte un aspect goth ique aux choses, notamment en travaillant sur le costume de Batman. Eloigné de celui qu'on lui connaît dans les comics, il devient là un outil d'effroi pour les ennemis de l'homme chauve-souris. 

     Ainsi, malgré les pressions de la Warner, Tim Burton réussit dès sa première adaptation de Batman à s'approprier le personnage. Bruce Wayne est à l'image du Sweeney Todd que Burton nous a offert plus récemment. Torturé, souffrant d'un passé lourd et macabre, Wayne est devenu un personnage totalement noir et gothique.

 

Tim Burton a donc concédé un travail très lourd pour ces deux premiers films tirés de l'univers de Batman. Finalement, il livre une oeuvre riche qui, bien qu'ayant divisé les fans, pose parfaitement les bases de ce que peut être Batman au cinéma. Collant à l'atmosphère des comics, il transpose le héros avec fidélité. La suite de l'aventure, menée par Joel Schumacher, est malheureusement moins reluisante.

 

Lire la suite : L'ère Schumacher ou Batman au fond du trou...

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