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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 09:49

     1 Chance sur 2, film d'action de Patrice Leconte. Avec Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Vanessa Paradis, Eric Defosse...

La note de Tranches de Ciné : 3/5Une_chance_sur_deux_-1997-.jpg

 

     Le pitch : Alice Tomaso (V. Paradis) sort de prison et découvre une cassette audio que sa mère, décédée, lui a laissée. Là, elle apprend le nom de deux hommes susceptibles d'être le père qu'elle n'a jamais connu. Le premier est Julien Vignal (A. Delon), propriétaire d'un grand restaurant. L'autre et Léo Brassac (J.-P. Belmondo), propriétaire d'un garage. Alice décide de les rencontrer pour savoir lequel est son vrai père.

 

     La critique : Film d'action ou d'aventures, polar, thriller, comédie ou drame... Difficile de classer 1 Chance sur 2 dans un genre précis. Reste que le film n'est tout de même pas si mal.

     Patrice Leconte fait tourner son film sur trois axes principaux : la rencontre et la relation entre Alice et ses deux pères potentiels ; l'enquête de la police autour de la mafia russe ; et enfin le règlement de comptes entre Brassac/Vignal et la mafia russe (encore une fois). Alors si l'idée de multiplier les pistes d'intrigues n'est pas forcément mauvaise, ce n'est pas pour autant sans risque. Et le risque principal, c'est d'ennuyer le spectateur à la longue, ce qui se produit ici car on arrive très vite à un point où on ne va apprécier qu'un ou deux des trois axes cités plus haut au détriment du dernier, qui va sembler plus ou moins inutile. Et ce troisième axe malheureux, c'est celui qui ne concerne que l'enquête de la police. Cassant le rythme sans délicatesse, tous les passages associés à cela prennent le film à contre-pied pour essayer sans succès de l'emmener dans une ambiance plus sombre, plus propre au polar ou au thriller. Il aurait sûrement été plus intéressant d'enlever ces passages là pour se concentrer sur les deux autres axes du film, bien plus intéressants. En effet, sorti des éléments dont je viens de parler, le film ne manque pas de punch, en grande partie grâce à son trio de tête. Les personnages de Brassac et Vignal sont bien plus intéressants à regarder que celui du flic Carella, mou au possible. Ce sont deux hommes complètement atypiques, toujours avec le bon mot au bon moment. Si le personnage d'Alice est un peu plus effacé derrière ses deux pères, elle reste néanmoins très présente. Le scénario en lui-même ensuite est assez bancal, en raison notamment des passages dont je parlais précédemment mais aussi en lien avec le fait qu'il s'autorise quelques facilités. Certaines choses se font un peu trop vite et un peu trop facilement. Et, surtout, le rythme n'est pas assez régulier. Enfin, on appréciera quelques petites références placées ici et là (la musique de Borsalino dans l'arsenal de Brassac, le coup de l'échelle pour monter dans l'hélicoptère...).

     Côté casting, on relève largement le niveau. Si l'on notera la piètre qualité des seconds rôles (Eric Defosse en pseudo flic bad boy, Olivier Parenty et son jeu aux traits plus que forcés...), on relèvera surtout un trio de tête efficace, surtout avec ces deux monstres sacrés du cinéma que sont Belmondo et Delon. Avec eux, on en préfère toujours un (c'est un peu le même principe que les Beatles face aux Rolling Stones) mais avec ce film, c'est comme si on nous offrait un super concert où les deux groupes anglais étaient réunis ensemble sur la même scène et au même moment : c'est très (très) plaisant. Personnellement, ma préférence va vers Belmondo. Classe, impliqué dans son rôle, il joue de sa gouaille et de sa gestuelle pour l'emmener encore plus loin. Delon, quant à lui, donne à son Julien Vignal son côté un peu plus sombre mais tendre quand même. Si son charisme n'est plus celui d'autrefois, et si Belmondo semble en avoir plus, il reste cependant très présent. Vanessa Paradis enfin, apporte une touche de légèreté et de fragilité (accentuée par sa voix fluette) à l'ensemble qui n'est pas déplaisante. En somme, elle rappelle qu'elle n'est pas qu'une chanteuse.

     Patrice Leconte offre donc ici un film inégal largement sauvé par son casting.

 

     Les scènes-clés : l'arsenal de Brassac (pour la musique et le gros clin-d'oeil à Borsalino), la montée en hélicoptère à la fin du film.

 

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