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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 18:17

     1001 Pattes, film d'animation de John Lasseter et Andrew Stanton. Avec les voix (VO) de Dave Foley, Kevin Spacey, Julia Louis-Dreyfus, Hayden Pannetiere...

La note de Tranches de Ciné : 4,5/51001_pattes0.jpg

 

     Le pitch : Comme tous les ans, une colonie de fourmis doit faire une double-récolte : une pour elle et une pour les sauterelles. Celles-ci, emmenées par leur terrible chef Le Borgne, imposent leur loi aux pauvres fourmis. Mais cette année, Tilt, une fourmi tête en l'air, fait tomber toute la récolte dans la rivière. Les sauterelles punissent alors toute la colonie en réclamant deux fois plus de nourriture. Tilt décide alors de partir pour la ville, où il espère recruter des mercenaires pour combattre les sauterelles.

 

     La critique : Après le succès flamboyant de Toy Story, les studios Pixar reviennent à la charge avec cette histoire d'insectes. Deuxième succès.

     Toujours aussi inventifs, les gars du studio à la lampe reviennent nous offrir un long métrage aussi agréable que surprenant. Car oui, cette histoire là a de quoi surprendre avec ses fourmis et sauterelles qui se détestent. Pourtant, aussi loufoque que ce pitch soit, il n'en demeure pas moins que le résultat est à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer. Bien plus drôle et déjanté que Toy Story, ce 1001 Pattes est parfaitement inspiré. L'histoire est loin d'être banale et emmène le spectateur dans un tourbillon de péripéties et rebondissements très bien construits. Mais surtout, ce qui fait tout le charme de ce film, c'est la galerie de personnages qu'il propose. De Tilt à la Princesse Atta, en passant par Le Borgne, Marcel ou Heimlich, chacun est incroyablement bien composé, avec une personnalité si forte qu'on en oublierait presque que ce sont des insectes. Globalement, on a ici un film original, drôle, enlevé mettant en scène des personnages totalement construits pour coller au mieux à l'ambiance générale. Aucun faux pas finalement, si ce n'est le scénario qu'on peut éventuellement trouver un peu longuet sur la fin, peut-être en raison d'un manque d'idée pour conclure cette aventure qui s'annonce pourtant épique dans les premières minutes.

     Et, si 3 ans se sont écoulés entre Toy Story et ce film là, cela se sent au niveau de la qualité d'animation. Si les jouets d'Andy n'étaient pas à plaindre sur ce plan là, tous les insectes ici présents le sont encore moins. On sent que les personnages sont beaucoup plus fluides que dans le premier long de Pixar et là où les humains de Toy Story paraissaient aussi plastifiés que les jouets qu'ils manipulaient, il n'y a aucun reproche à formuler contre cet aspect dans 1001 Pattes.

     John Lasseter et Andrew Stanton offre donc un deuxième excellent long métrage aux studios Pixar qui, déjà, s'affirment comme l'équipe la plus en forme du monde de l'animation.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Les fourmis de 1001 Pattes n'ont que 4 pattes au lieu de 6 en réalité.

     Une référence à Dumbo s'est glissée dans ce film. En effet, dans la caravane du cirque de Lillipuce, on peut noter la présence d'une boîte sur laquelle est écrit "Casey Junior". Il s'agit du nom du train du cirque dans Dumbo.

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 17:11

     The Good German, thriller de Steven Soderbergh. Avec George Clooney, Cate Blanchett, Tobey Maguire, Beau Bridges...

La note de Tranches de Ciné : 2,5/5l_452624_36a4a2f2.jpg

 

     Le pitch : En 1945, Jake Geismer (G. Clooney), correspondant de guerre pour l'armée américaine, arrive en Allermagne pour couvrir la conférence de Postdam. Là, il rencontre le caporal Tully (T. Maguire), dont la mission est de lui servir de chauffeur. Mais le jeune caporal n'est pas tout blanc. Ce dernier se livre à divers trafics de contrebande dans Berlin et fréquente Lena (C. Blanchett), une femme que Geismer a connu autrefois et qui cherche, apr l'intermédiaire de Tully, à s'enfuir d'Allemagne.

 

     La critique : The Good German n'est pas un film banal. Et en tant que tel, il ne plaira pas à tout le monde. 

     Steven Soderbergh a pourtant une idée intéressante : faire un film "à l'ancienne". Tout est fait pour rappeler les vieux films d'autrefois, rien que dans le fait que celui-ci est tourné en noir et blanc. La mise en scène entière est dédiée à travail là : plans, postures, musiques, dialogues... Tout est censé permettre la construction d'un film qui aurait très bien pu sortir dans les années 1950. Sur ce point là, Soderbergh réalise quelque chose de fameux. malheureusement, l'ensemble du film ne se porte pas aussi bien. Le scénario notamment est le point faible majeur de cette oeuvre. On sent que ce dernier a été très travaillé, tant il y a de liens à faire entre les événements, entre le passé des personnages et leur présent. Mais cela nuit à l'ensemble, qui s'en retrouve bien trop complexifié. Lesdits liens existent bien mais ne sont pas nécessairement évidents à déceler ou à saisir. L'histoire en elle-même, bien que riche en péripéties est complexe et en devient finalement lassante.

     C'est dommage car, côté casting, Steven Soderbergh a réussi à réunir des acteurs de talent. George Clooney entre parfaitement dans cette composition inattendue. Il correspond un peu à ces acteurs d'autrefois avec leur charisme imposant et leur façon de s'exprimer sans laisser place à un compromis. Cate Blanchett est quant à elle la beauté froide de ce thriller, comme on pouvait en attendre une. Bien que relativement passive, elle réussit à marquer sa présence dans ce film. Tobey Maguire enfin est ici dans un rôle à contre-courant de ce qu'on a l'habitude de le voir faire. Cela change et ce n'est pas plus mal de découvrir une autre facette de cet acteur.

     Steven Soderbergh part donc sur de bonnes intentions mais offre un récit si complexe qu'il ne réussit pas à captiver suffisamment. Dommage pour ce casting pourtant relevé.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Il s'agit de la cinquième collaboration entre Soderbergh et Clooney après Hors d'Atteinte, les deux premiers épisodes de la saga Ocean's et Solaris.

     Ce film est l'adaptation du roman éponyme de Joseph Kanon.

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 17:03

     Wall-E, film d'animation de Andrew Stanton. Avec les voix (VO) de Ben Burtt, Elissa Knight, Jeff Garlin, Fred Illard...

La note de Tranches de Ciné : 5/5wall-e-poster-francais.jpg

 

     Le pitch : La Terre est désertée par les humains depuis près de 700 ans mais elle n'est pas totalement abandonnée. Wall-E, un petit robot, est toujours là pour remplir sa mission : nettoyer la planète en attendant le retour des humains. Mais après toutes ces années passées seul, le robot a développé sa propre personnalité. Curieux de tout, c'est ce qui l'amènera à rencontrer EVE, un autre robot envoyé depuis une station spatiale pour déterminer si la Terre est de nouveau habitable ou non. Wall-E est sous le charme de cette inconnue.

 

     La critique : Pour sa première réalisation en solo chez Pixar, Andrew Stanton offre un petit brin de poésie assez inattendu.

     Il faut le savoir, Wall-E n'est pas un film comme les autres. S'écartant un peu des Pixar classiques, Wall-E se dirige vers quelque chose de plus tendre, touchant et poétique et cela se fait notamment par un aspect : la quasi absence de dialogues. Cette idée en a déconcerté plus d'un à l'époque où l'on découvrait ce qui serait par la suite qualifié de chef-d'oeuvre, notamment parce que l'on a pensait que (malgré tout le crédit que l'on peut accorder aux studios à la lampe) cela compliquerait une tâche pourtant essentielle : transmettre l'émotion que le film dégage. Après tout, Wall-E et EVE ne sont que des robots et, dans le monde actuel (et même si la SF permet tout ou presque), on a du mal à imaginer un robot exprimer ses émotions comme un humain le ferait. Alors si en plus vous les empêchez de parler... Mais c'est sans compter sur l'ingéniosité et le talent des gars de chez Pixar qui réussissent tout simplement à rendre ces deux petits personnages très expressifs, émotifs et émouvants. Et une fois ce palier atteint, il n'y a rien de surprenant à ce que l'ensemble du film se révèle somptueux. Le scénario, bien qu'il soit assez sombre nous concernant, est plein de bonne volonté, de bonne humeur. A la fois drôle, bouleversant et émouvant, Wall-E nous entraîne dans un flot de poésie douce qui n'éclipse en rien le message que Pixar cherche à délivrer (car derrière presque tout Pixar, il y a un message) : l'écologie. Et, sans tomber dans la démagogie comme certains le feraient, Andrew Stanton et son équipe nous rappellent qu'on n'a qu'une seule planète et qu'il serait dommage d'en arriver là...

     Il est évidemment peu utile de développer un côté casting pour ce film mais saluons tout de même le travail de Ben Burtt, qui a réalisé tous les sons émis par Wall-E. Celui qui a donné de la voix à R2D2 dans la saga galactique de George Lucas oeuvre à nouveau avec talent pour nous offrir le meilleur et, combiné à l'animation, un Wall-E très touchant.

     Andrew Stanton offre donc ici un spectacle réjouissant bourré d'optimisme.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Wall-E est né dans l'esprit d'Andrew Stanton et de Pete Docter dans les années 1990. Il faudra cependant attendre 15 ans avant de réaliser ce long-métrage.

     Plusieurs références à 2001 : L'Odysée de l'Espace sont présentes dans le film. L'ordinateur de bord du vaisseau spatial où vivent les humains fait penser à HAL, celui du vaisseau de 2001. Lors d'une scène ensuite, on entend "Ainsi Parlait Zarathoustra", thème présent dans 2001. Enfin, le cafard compagnon de Wall-E est prénommé HAL.

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 11:11

     Sherlock Holmes - Jeu d'Ombres, film d'aventures de Guy Ritchie. Avec Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace, Jared Harris...

La note de Tranches de Ciné : 4,5/5sherlock-holmes-jeu-d-ombres-19790-94784306

 

     Ce film est la suite de Sherlock Holmes (Guy Ritchie, 2010).

 

     Le pitch : Dans les années 1890, des attentats multiples secouent l'Europe. Anarchistes et nationalistes sont accusés de cette vague de violence dans une époque où la guerre semble de plus en plus inéluctable. Mais pour Sherlock Holmes (R. Downey Jr.), le coupable est le professeur James Moriarty (J. Harris), mathématicien renommé mais dont les actes semblent le placer à la tête de ce trouble. Toujours accompagné de son fidèle John Watson (J. Law), Holmes mène l'enquête qui pourrait éviter la guerre.

 

     La critique : Inspirée par la nouvelle Le Dernier Problème, parue en 1893, cette suite du premier volet des aventures de Holmes par Guy Ritchie ne manque pas de panache.

     Dans ce deuxième opus, l'aventure est une fois de plus au rendez-vous. Parcourant quasiment tout l'Europe (Grande-Bretagne, France et Suisse pour être précis), Sherlock enquête avec le talent qu'on lui connaissait déjà grâce à sa première aventure "made in Ritchie". Si le cinéaste n'apporte pas forcément grand-chose de nouveau aux personnages, on lui accordera toutefois le mérite d'avoir su construire une intrigue intéressante. En effet, après le second souffle que le réalisateur à insufflé à Holmes et Watson, ces derniers poursuivent leurs aventures de la même manière et Ritchie peut se contenter de simplement reprendre les ingrédients de son précédent film pour à nouveau les appliquer ici. Le scénario quant à lui est formidablement bien construit. Alambiqué voire complexe, il avance à toute vitesse, n'hésitant pas à user de retours en arrière pour que le spectateur puisse tout savoir sans être perdu dans ce schéma aussi poussé que le sens de l'observation et de la déduction de Holmes. Ritchie reprend les fondamentaux des nouvelles de Conan Doyle pour, encore une fois, les pousser plus loin. Ainsi, il fait de Moriarty un homme sans scrupule et très moderne qui ressemble aux méchants d'aujourd'hui. Moderne, c'est bien le mot pour décrire cette version des aventures de Sherlock Holmes.

     Côté casting, on ne change pas une équipe qui gagne et Robert Downey Jr. et Jude Law sont évidemment de retour dans leurs rôles respectifs. Toujours aussi dynamiques, les deux hommes poursuivent la tâche entamée avec Sherlock Holmes et continuent de participer à ce renouveau. Jared Harris ensuite interprète le professeur Moriarty avec brio. Il lui donne toute sa classe mais aussi une certaine froideur dans le regard qui fascine autant qu'elle peut troubler.

     Guy Ritchie frappe donc un deuxième coup plus fort que le premier.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Un troisième film est déjà prévu par Warner pour 2013. Guy Ritchie, Robert Downey Jr. et Jude Law devraient toujours être au rendez-vous.

     Les scènes se déroulant à Paris ont toutes été tournées...dans les quartiers de Londres.

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 10:14

     Sherlock Holmes, film d'aventures de Guy Ritchie. Avec Robert Downey Jr., Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong...

La note de Tranches de Ciné : 4/52iabxxg.jpg

 

     Ce film est suivi par Sherlock Holmes - Jeu d'Ombres (Guy Ritchie, 2012).

 

     Le pitch : Londres, XIXème siècle. Une série de meurtres rituels ensenglante la capitale britannique mais le coupable est bientôt arrêté par Sherlock Holmes (R. Downey Jr.) et son acolyte le docteur Watson (J. Law). Il s'agit de Lord Blackwood (M. Strong) qui, son exécution approchant, jure de revenir du royaume des morts pour se venger. Quelques temps après, Londres est en proie à la panique alors que le sinistre personnage semble bel et bien être revenu à la vie. Voilà donc une enquête dans les cordes du célèbre détective.

 

     La critique : Avec Sherlock Holmes, on a (enfin on avait) tous en tête le fameux Peter Cushing dans Le Chien des Baskerville, sa pipe, sa loupe et son deerstalker... Rien de tout cela ici.

     Non, Guy Ritchie est un homme qui aime faire le ménage et, en s'attaquant à Sherlock Holmes, monument de la littérature britannique, il a choisi de le dépoussiérer. Et cela passe d'abord par un travail mené sur les personnages eux-mêmes. Ainsi, Sherlock reste toujours aussi unique et atypique mais d'une autre manière qu'autrefois. Alors que le personnage romanesque est quasiment un ignorant (Arthur Conan Doyle lui faisant même ignorer notre propre système solaire, ce qui n'est pas peu dire...), le héros de Guy Ritchie semble beaucoup plus à l'aise. S'il ne montre pas de connaissances hors du commun, il reste quand même dans la moyenne d'un être humain normal, s'essayant même à de multiples expériences scientifiques. Néanmoins, c'est sur ce qui fait Sherlock Holmes que Guy Ritchie s'attarde le plus : sa mémoire et son sens de l'observation. Le réalisateur réussit à la mettre en scène de manière à la rendre étincelante. On suit complètement le fil de pensée du détective (le découpage des phases de combat en corps à corps témoignent de cela à la perfection) et on ne peut plus nier qu'il s'agit d'un génie. Mais en parallèle, Ritchie rend Holmes aussi plus drôle, plus jeune, plus dynamique, en attestent son sens de l'humour grinçant et ses aptitudes au combat. Sa cure de jouvence passe même par l'omission volontaire du fameux "Elémentaire, mon cher Watson". Et le docteur Watson justement n'échappe pas à ce rajeunissement et devient bien plus que le simple acolyte de Holmes. Plus jeune, plus beau et plus doué que sa version romancée, ce Watson là est quasiment un héros à part entière. Concernant le scénario du film, Ritchie reprend la logique suivait Conan Doyle dans ses romans : indices, hypothèse, synthèse logique. Il ne s'agit plus alors que de mettre en scène ce cheminement, ce que le cinéaste réussit plutôt bien, notamment à travers un jeu de retours en arrière qui visent à expliquer des événements survenus plus tôt et qu'il n'avait pas développés, sans doute pour ne pas couper l'action en cours. Rythmé et audacieux, le scénario ralentit toutefois sur la fin et cette perte de vitesse rend cette dernière moins palpitante que prévu.

     Côté casting, Robert Downey Jr. et Jude Law font la paire et apportent à Holmes et Watson cette jeunesse qu'on ne leur connaissait pas dans les précédentes oeuvres qui les réunissaient. Robert Downey Jr. apporte sa fougue à cette version 2010 de Sherlock Holmes en le rendant à la fois séduisant et intelligent. Quant à Jude Law, il porte sur son visage le sérieux du docteur Watson mais l'emmène également vers toujours plus de dynamisme. Citons enfin Mark Strong, qui incarne ici Lord Blackwood de manière correcte mais qui est tout de même à la limite d'en rajouter. A vouloir le mystifier un peu plus, il risque le mystifier un peu trop.

     Guy Ritchie a donc réussi son opération dépoussiérage autour du détective et offre une aventure haletante en adaptant l'univers de Holmes au cinéma d'aujourd'hui sans être à côté de la plaque.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Robert Downey Jr. a été nominé au Golden Globe du Meilleur acteur dans une comédie/comédie musicale pour ce rôle.

     Vous avez déjà vu la maison de Sherlock Holmes avant. C'était dans Harry Potter et l'Ordre du Phénix et il s'agissait de la maison de Sirius Black, incarné dans ledit film par Gary Oldman.

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 16:42

     La Route, drame de John Hillcoat. Avec Viggo Mortensen, Kodi Smith-McPhee, Charlize Theron, Robert Duvall...

La note de Tranches de Ciné : 4,5/5laroute.jpg

 

     Le pitch : Dans un futur proche, le monde est dévasté. Les animaux et les plantes ont disparu, les arbres tombent et peu d'humains sont encore vivants. Parmi eux se trouvent un père (V. Mortensen) et son fils (K. Smith-McPhee) qui errent dans ce monde hostile.

 

     La critique : Si les films post-apocalyptiques sont quasiment devenus monnaie courante au cours de la dernière décennie, nul doute que celui-ci se détache quand même.

     La Route, adapté du roman de Cormac McCarthy, n'est pas un film post-apocalyptique comme les autres. Pourtant, il en reprend tous les ingrédients : planète ravagée, clans humains plus ou moins humanisés, errance... Tout est bien là. Et John Hillcoat place chacun de ces éléments de manière tout à fait honorable. Pourtant, son film se démarque. En effet, là où la plupart des oeuvres du genre dépeignent une "société" devenue très violente en ne répondant qu'à l'instinct de survie, Hillcoat s'éloigne de cela pour plutôt une vision plus sombre. En fait, il n'y a aucun espoir dans son film. On comprend très vite que la situation est irréversible et on finit par se mettre dans le même état d'esprit que les deux personnages principaux : on se demande de quoi sera fait le lendemain et si on survivra à la prochaine maison qu'on visitera pour trouver de la nourriture. Ensuite, John Hillcoat s'intéresse particulièrement au lien qui unit le père et son fils, dont on notera l'absence de noms. Leur relation est si intense qu'on ne peut pas rester de marbre et on s'attache très vite à ces deux êtres aussi dévastés que leur planète. Ainsi, l'émotion est au rendez-vous et prendra aux tripes à plusieurs reprises. Comme eux, on s'enthousiasme de la moindre petite lueur et, comme eux, on est effrayé devant le moindre véhicule qui avance. John Hillcoat réussit parfaitement à faire passer les choses d'eux à nous.

     Mais cette transmission d'émotions, on la doit aussi à une paire d'acteurs incoryable. Viggo Mortensen est ici tout simplement exceptionnel. Amaigri, sali, son regard ne laisse jamais (ou presque) percevoir la moindre étincelle d'espoir et donne l'image d'un homme complètement meurtri par les événements. Quant à Kodi Smith-McPhee, il est tout simplement l'enfant au milieu de tout ça. Il parle, regarde comme tel et le voir exécuter des gestes et des activités d'enfant est non seulement surprenant dans cet univers là mais aussi très touchant.

     John Hillcoat offre donc ici un spectacle très sombre et très triste mais dont on souhaitera le revoir encore.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Il s'agit de la troisième adaptation d'un roman de Cormac McCarthy, après De si Jolis Chevaux et No Country for Old Men.

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 16:02

     Outlaw, thriller de Nick Love. Avec Sean Bean, Bob Hoskins, Lennie James, Danny Dyer...

La note de Tranches de Ciné : 2/5affiche-outlaw.jpg

 

     Le pitch : Tout juste revenu de son service en Irak, Bryant (S. Bean) découvre non seulement que sa femme l'a remplacé par un autre mais aussi que sa ville est gangrenée par la violence. Avec d'autres camarades qui cherchent la vengeance, il va mener une lutte violente contre les pourris et les corrompus.

 

     La critique : Quelque part entre le film d'action, le thriller et le film engagé, Outlaw se perd... 

     Je dois dire que je ne sais pas trop ce que Nick Love a voulu faire avec ce film. Bien qu'on puisse aisément le classer dans telle ou telle catégorie, Outlaw erre entre les genres et finit par ne plus trop savoir où donner de la tête. Côté thriller/action, il n'y a pas vraiment à se plaindre car le réalisateur se saisit assez habilement des codes du genre pour les reproduire ici de manière plutôt correcte. Côté film engagé par contre (parce qu'on ne doute pas que se cache là un message bien clair) on repassera. Archi-testostéroné, ledit message perd complètement de son sens et tombe même dans le contre-sens en s'attachant à ce fameux adage : combattre le mal par le mal, ici traduit en combattre la violence par la violence. D'ailleurs, on a l'impression que les personnages mêmes du film ressentent le fait que ce n'est pas clair. Par exemple, le personnage de Bryant est assez incohérent. Lui qui prêche la violence et même le meurtre se retrouve très vite à douter et à épargner ses victimes. Il faut savoir ce qu'on veut, que diable ! Et puis il y a ce scénario qui n'arrive pas à vraiment décoller, la faute sans doute à ce doute justement qui pèse constamment. On avance et on recule, on prend une décision puis on renonce et ainsi de suite pendant toute la durée du film. Bref, l'histoire avance mais n'emballe pas vraiment. Et, surtout, mention spéciale à la mise en scène extrêmement agaçante de ce film, notamment à cause du fait que la caméra a dû être confiée à un stagiaire si impressionné qu'il en a tremblé à chaque plan... Dommage...

     Côté casting, Sean Bean aurait dû être un argument de poids mais handicapé par son personnage si particulier, il n'offre rien d'exceptionnel. Enfin j'y ai cru pendant les premières minutes mais tout espoir s'est volatilisé par la suite. Bob Hoskins ensuite était trop effacé pour pouvoir tenter quoi que ce soit malheureusement. Pourtant, le personnage semblait lui aller mais il n'a pas pu s'exprimer comme il aurait dû. Enfin, les autres acteurs (Danny Dyer, Lennie James, Rupert Friend...) ne sont pas spécialement dans une prestation exceptionnelle. Bref, le casting se montre finalement à la hauteur du film, c'est dire...

     Nick Love signe donc ici un thriller qui propose des idées plus ou moins intéressantes mais qui ne réussissent pas à faire de ce film quelque chose de réellement intéressant.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Le film a en partie été financé par les spectateurs. Ce sont ainsi près de 2 millions de personnes qui ont participé à la production du film en répondant à une campagne internet qui leur promettait t-shirts, invitations et même figuration dans le film contre de l'argent.

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 16:43

     Beetlejuice, comédie de Tim Burton. Avec Michael Keaton, Alec Baldwin, Geena Davis, Winona Ryder...

La note de Tranches de Ciné : 4,5/58369.jpg

 

     Le pitch : Adam (A. Baldwin) et Barbara (G. Davis) forment un heureux petit couple. Mais un jour, en voulant éviter un chien alors qu'ils sont en voiture, les deux amoureux passent dans l'au-delà. Condamnés à hanter leur propre maison, ils y voient bientôt débarquer une bruyante famille venue de New-York. Incapables de faire partir ces gêneurs, ils décident de faire appel à un bio-exorciste : Beetlejuice.

 

     La critique : Deuxième film de Tim Burton (après Pee Wee Big Adventure), Beetlejuice pose les bases de ce qui sera le cinéma burtonien.

     Ancré dans un univers très gothique, Beetlejuice est assez typique de ce que Burton fera par la suite. Il mêle d'abord vivants et morts en renversant les rôles. Ici, les "gentils" sont passés de l'autre côté tandis que les "méchants" sont toujours bien vivants. Car Burton est un homme qui aime que ces héros soient à contre-courant. Pas étonnant alors d'avoir un couple de défunts à ce poste. Ensuite, Burton a laissé exploser son imaginaire. Il a créé tout un univers de fond en comble, à commencer par cette foire aux monstres que l'on découvre dans l'au-delà. Bon après, il s'agit de composer avec ce décor ainsi planté. Mais le jeune Tim Burton a du talent et en use avec brio. Il réussit à développer un scénario qui colle parfaitement à cette atmosphère. Aussi étrange et burlesque que ses personnages ou que ses décors, l'histoire de Beetlejuice est un savant mélange d'humour plus ou moins noir et grinçant et de fantastique. Astucieuse, cette réunion des deux genres offre un spectacle très agréable à regarder.

     Côté casting, il y a de tout. D'abord, on ne peut pas parler de Beetlejuice sans parler de l'incroyable performance de Michael Keaton dans le rôle titre. Absolument déchaîné et déjanté, l'acteur se donne corps et âme à son personnage et en fait un être complètement barré qui saura faire rire quiconque le verra. Il suffit de regarder la scène où le couple Barbara/Adam rencontre Beetlejuice pour s'en convaincre. Et puisque l'on parle de ce couple, parlons de leurs interprètes (Alec Baldwin et Geena Davis) qui, malgré un capital sympathie immense, se limitent à un jeu assez borné qui ne recherche pas vraiment la fantaisie. Si le duo évolue plutôt bien, on aurait tout de même bien aimé les voir un peu plus dans le ton du film. Enfin, soulignons la prestation de la jeune Winona Ryder qui, du haut de ses 17 ans d'alors, réussit à faire jeu égal avec le reste de la troupe ici réunie. Même si sa carrière est encore à ses débuts à l'époque, elle affiche une certaine assurance qui rend son jeu tout à fait correct.

     Pour son deuxième film, Burton signe donc une comédie macabre et fantastique qui, plus de 20 ans après, n'a pas tant vieilli que ça.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     C'est sur ce tournage que Tim Burton a décidé de prendre Michael Keaton pour incarner son Batman, les deux hommes ayant sympathisé.

     Wes Craven était le premier réalisateur souhaité pour diriger ce film mais il ne le trouvait pas assez horrifique. Il laisse donc sa place à Tim Burton, fort du succès de son Pee Wee Big Adventure.

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 15:56

     Inception, film de science-fiction de Christopher Nolan. Avec Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Tom Hardy, Ellen Page...

La note de Tranches de Ciné : 5/5inception-affiche-image-336927-article-ajust_650.jpg

 

     Le pitch : Dom Cobb (L. DiCaprio) n'est pas un voleur comme les autres. Il pénètre dans les rêves des autres pour y trouver ce que ses clients recherchent. Maître dans son domaine, on fait un jour appel à lui pour une expérience plus audacieuse, une inception, en échange de quoi il pourra retourner aux Etats-Unis, qu'il a dû quitter en raison des accusations qui pèsent sur lui.

 

     La critique : Après avoir conquis un large public grâce à la résurrection qu'il a opérée sur Batman, Christopher Nolan met en scène un film sur lequel il a travaillé pendant 10 ans.

     S'accordant une "pause" entre The Dark Knight - Le Chevalier Noir et The Dark Knight Rises, Christopher Nolan s'aventure dans un autre genre : la science-fiction. Enfin, il s'aventure plutôt dans plusieurs genres qu'il va mêler dans Inception : SF donc, mais aussi polar, thriller, action... Il forme une sorte de pot-pourri (attention, ceci n'est pas une remarque désobligeante) qui offre finalement un résultat très intéressant. L'ensemble est parfaitement harmonisé pour créer une oeuvre très originale avec une ambiance qui lui est propre. Et cela contribue à construire un écrin idéal pour le scénario développé ici. Après avoir travaillé près de 10 ans sur celui-ci avec son frère Jonathan, Christopher Nolan devait sans doute attendre la meilleure mouture pour le porter à l'écran. Et effectivement, cette histoire est parfaitement maîtrisée. Complexe (voire très complexe), elle repose sur le même principe que celui développé dans le film pour expliquer les principes de l'inception. Nolan mêle, superpose et fait coexister plusieurs dimensions, plusieurs histoires qui se développent en parallèle et se complètent. Le spectateur pourra certainement s'y perdre mais l'ingénieux cinéaste est assez malin pour que la fin du film apporte une réponse à chacune des questions que l'on aura pu avoir en tête (enfin presque...). Progressant à un rythme efficace, Inception sait prendre le temps d'expliquer les choses sans lasser le spectateur.

     Côté casting, il y a du lourd. Sans revenir dans le détail, Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Tom Hardy (les deux révélations du film pour le grand public), Ellen Page, Ken Watanabe (impressionnant)... Tous offrent le meilleur pour donner au film la plus grande qualité possible.

     Inception fait donc partie de ces films qui réussissent à réconcilier blockbusters et films plus mûris. Christopher Nolan n'a probablement pas fini de nous étonner.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     James Franco, Emily Blunt, Keira Knightley et Aishwarya Rai font partie des acteurs qui furent un temps envisagés pour tourner dans ce film.

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 14:59

     En Pleine Tempête, drame de Wolfgang Petersen. Avec George Clooney, Mark Wahlberg, John C. Reilly, Diane Lane...

La note de Tranches de Ciné : 2/525517-b-en-pleine-tempete.jpg

 

     Le pitch : Après une dernière campagne de pêche insatisfaisante, le capitaine Billy Tyne (G. Clooney) embarque son équipage pour une nouvelle campagne qui devrait, cette fois-ci, leur apporter beaucoup plus d'argent. En s'éloignant toujours plus vers le cap Flemish, l'équipage de l'Andrea Gail se dirige droit dans la tempête la plus spectaculaire qu'on ait vu.

 

     La critique : Réalisateur de films à succès certain comme Dans la Ligne de Mire, L'Histoire sans Fin ou, plus récemment Troie, Wolfgang Petersen s'attaque à un genre particulier : le film de marins.

     En Pleine Tempête est un film en souffrance... Parti sur de bonnes intentions, il s'enlise finalement dans une longueur interminable qui lui fait tout perdre. Pourtant, c'était bien commencé. Bien que très longue, l'introduction avait au moins le mérite de planter un univers de manière claire et efficace : lieux, personnages, caractéristiques de l'univers dans lequel tout ceci évolue, tout un ensemble est ici développé pour construire une base saine à ce film. Néanmoins, la longueur de cette mise en place empêche de réellement accrocher. On espère alors que la tempête, qui est après tout le chose que l'on vient voir dans ce film, viendra réhausser tout cela mais il n'en est rien. Il s'agit plus d'une débauche d'effets spéciaux qui rend l'image assez indigeste. En fait, c'est l'ensemble du film qui est faible. Par exemple, Wolfgang Petersen a voulu créer une sorte d'ambiance sur ce bateau qui rappellerait plus ou moins celle des films de sous-marins comme USS Alabama ou A la Poursuite d'Octobre Rouge. Il y a donc toute une atmosphère assez intimiste qui est mise en place, avec ses tensions et sa fraternité mais ça reste trop mou pour vraiment émouvoir. Il y a aussi cette histoire de sauvetage en hélicoptère qui ne tient pas la route. Les plaisanciers en détresse ne sont là que pour introduire cet élément et on aurait très facilement pu s'en passer. Et je ne parle pas de cet interminable passage où l'hélico doit se ravitailler en vol...

     Côté casting, on donne le minimum syndical. Que ce soit Clooney, Wahlberg ou n'importe quel autre acteur, on joue et c'est tout. On ne cherche pas à fouiller plus loin. Pourtant, il y avait un boulevard qui était ouvert à cette brochette d'acteurs pour aller plus loin, chercher l'émotion et la redistribuer aux spectateurs. Mais rien ne sort de cela. Seul John C. Reilly sort à peu près son épingle du jeu mais ce n'est pas flagrant.

     Wolfgang Petersen échoue donc dans cette tentative d'offrir un film à grand spectacle qui ne ressemble finalement pas à grand chose...

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Les acteurs du film ont passé quelques nuits à bord du bateau pour se saisir de l'ambiance avant le tournage. George Clooney a lui même piloté l'Andrea Gail.

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