Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 22:54

     In the Air, comédie dramatique de Jason Reitman. Avec George Clooney, Anna Kendrick, Jason Bateman, Vera Farmiga...

La note de Tranches de Ciné : 4/5In_the_air_affiche-6ec9e.jpg

 

     Le pitch : Ryan Bingham (G. Clooney) travaille dans une entreprise au sein de laquelle il est payé pour virer des employés dans d'autres entreprises qui n'osent pas le faire elles-mêmes. Pour cela, Ryan est toujours en voyage, traversant les Etats-Unis d'un bout à l'autre pour accomplir sa tâche. Solitaire, il va néanmoins croiser la route de deux femmes qui vont marquer sa vie : Natalie (A. Kendrick) et Alex (V. Farmiga).

 

     La critique : Après le carton plein qu'a été Juno, sorti deux ans plus tôt, Jason Reitman renoue avec la comédie dramatique, traitant cette fois-ci de thèmes tels que la solitude.

     Reitman est indéniablement un réalisateur talentueux. Il sait offrir une histoire agréable et touchante en évitant les superflus inutiles et insipides que d'autres auraient volontiers intégrés. Au lieu de cela, ce réalisateur-là va directement là où il veut aller et touche rapidement au coeur. Ses personnages sont calibrés mais réservent des surprises, l'histoire est au premier abord relativement simple mais recouvre tout un champ émotionnel qu'il fallait aller chercher. En ce sens, Jason Reitman séduit sans trop de difficultés. Pour autant, il reste un réalisateur en devenir, en construction. Si Juno était très réussi, on y trouvait toutefois quelques petites failles qui pouvaient être mises sur le compte d'un début de carrière malgré tout prometteur et qui pouvaient aussi laisser penser que des leçons allaient être tirées. Néanmoins, Jason Reitman renouvelle quelques unes de ses erreurs et notamment sa tendance à simplifier parfois l'avancée de son film en jouant sur des éléments trop connus pour être encore efficaces. Certains effets de style (qui n'en sont plus d'ailleurs tant ils ont été utilisés et usés) deviennent alors trop prévisibles, ce qui fait que certaines conclusions laissent un peu à désirer. Pour autant, on ne peut certainement pas cracher sur ce film, dans lequel, le réalisateur crée et met en scènes des personnalités très humaines, très proches de nous. C'est ainsi une partie du commun des mortels qui évolue à l'écran. Et si l'effet cathartique complètement possible ne se produit pas chez tout le monde, je reste cependant persuadé que ces personnages là toucheront quand même la plupart des spectateurs.

     Et c'est aussi grâce à un casting trois étoiles que cet effet est possible. Si George Clooney fait du George Clooney sans grande nouveauté, on ne peut pas lui enlever une certaine aisance qui lui permet d'être complètement ce Ryan Bingham. Aussi humanisé que possible par son interprète, le personnage n'en devient alors que plus proche de nous. Et il ne faut pas oublier de citer Vera Farmiga qui offre à In the Air un second rôle très équilibré, donnant ainsi non pas un mais bien deux acteurs à voir dans ce film. C'est alors un duo Clooney/Farmiga qui se développe tout au long du film et qui repose sur une mécanique parfaite. Enfin, citons Anna Kendrick dont le jeu, bien qu'un peu trop cadré, colle plutôt bien au rôle qui lui est ici proposé.

     Jason Reitman signe donc ici un film de très bonne facture qui rappellera Juno sous certains aspects. Un ralisateur à suivre, sans aucun doute.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Avec In the Air, Jaosn Reitman renoue avec certains acteurs rencontrés sur de précédents tournage. Ainsi, J.K. Simmons avait joué dans Juno et dans Thank You for Smoking, où l'on retrouvait aussi Sam Elliott (qui incarne ici le pilote de l'avion que Ryan rencontre). Enfin, Jason Bateman figurait également au casting de Juno.

     Jason Reitman est le fils d'Ivan Reitman, qui a notamment réalisé les deux volets de la saga S.O.S Fantômes.

Partager cet article
Repost0
31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 22:49

     Intolérable Cruauté, comédie romantique de Joel Coen. Avec George Clonney, Catherine Zeta-Jones, Richard Jenkins, Billy Bob Thornton...

La note de Tranches de Ciné : 3,5/5348.jpg

 

     Le pitch : Miles Massey (G. Clooney) est un brillant avocat qui n'a qu'un seul problème : il s'ennuie. Mais avec l'affaire sur laquelle il va travailler, cela devrait changer. Marylin Rexroth (C. Zeta-Jones), qui a la preuve que son mari apprécie la compagnie d'autres femmes, décide en effet de divorcer en emportant un maximum de ce qu'elle peut emporter.

 

     La critique : Intolérable Cruauté est le film des frères Coen (même si seul Joel est crédité à la réalisation) dont j'avais le moins entendu parler jusqu'à présent. J'ai donc pu le regarder avec un oeil neuf et sans préjugé quelconque.

     Cette comédie romantique correspond plus ou moins à ce que les deux frangins savent faire de mieux. Loufoque à souhait, cette histoire donne l'impression d'avancer n'importe comment mais on ne peut pas ne pas sentir toute la logique qui se trame derrière tout cela. Maîtrisé, l'absurde une fois de plus développé par les frères Coen apporte un souffle différent à un genre usé par les clichés auxquels on a bien trop habitué les spectateurs. Certains passages sont dignes de figurer dans l'anthologie des meilleurs moments du cinéma du duo de réalisateurs. Mais on ne pourra toutefois pas s'empêcher de penser que ce film-là reste quand même un peu n dessous des autres titres figurant sur la filmographie de Joel et Ethan Coen. Si l'ensemble reste tout à fait correct, on se prend tout de même moins au jeu que dans des films comme Burn After Reading ou O'Brother. Pourtant les dialogues sont bien écrits, certaines situations sont amusantes (dire "hilarantes" aurait été exagéré) mais non, la sauce ne prend pas comme d'habitude et le tout peine à réellement s'envoler. On reconnaîtra cependant que la galerie de personnages ici présentée et sublime. Entre Miles Massey (et son obsession pour la blancheur de ses dents), Marylin Rexroth (et son goût prononcé pour la fortune), Gus Petch (et sa caméra...) ou encore Wrigley, les frères Coen nous servent une fois de plus toute une palette de personnalités sympathiques et attachantes.

     Côté casting, George Clooney est en grande forme dans ce film. Complètement dérangé, il se fond totalement dans l'ambiance Coen et donne une interprétation de Miles Massey qui semble être le maximum de ce que l'on pouvait attendre. Il le rend excentrique au possible et donc formidable une fois mis entre les mains des deux réalisateurs. Quant à Catherine Zeta-Jones, si sa prestation n'est pas mauvaise (ça serait poussé que de dire cela), on pourra tout de même lui reprocher d'être un peu trop figé. Jonglant entre quelques traits de jeu, elle ne se renouvelle pas beaucoup et donne donc un personnage relativement monocorde sur toute la longueur du film.

     Intolérable Cruauté constitue donc un film plutôt typique des frères Coen (une histoire assez banale qui devient complètement dingue) mais qui ne se hisse pourtant pas à la hauteur du reste de la filmographie de ces deux cinéastes.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Il s'agit de la deuxième collaboration entre George Clooney et les frères Coen, après O'Brother (2000). Ce nombre s'est depuis élevé à trois avec Burn After Reading (2008), dans lequel on retrouvait également Richard Jenkins (qui incarne ici Freddy Bender, l'avocat de Marylin Rexroth).

     Avant de tomber entre les mains d'Ethan et Joel Coen, ce projet est passé entre celles de Ron Howard ainsi que de Jonathan Demme. Tous deux souhaitent faire jouer Hugh Grant et Tea Leoni dans les rôles principaux.

     La table de restaurant à laquelle sont assis George Clooney et Catherine Zeta-Jones lorsque Miles invite Marylin est la même que celle vue dans Ocean's Eleven lorsque Danny Ocean (également interprété par George Clooney) tente de séduire Tess (incarnée par Julia Roberts).

Partager cet article
Repost0
29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 22:56

     Appaloosa, western de et avec Ed Harris. Avec aussi Viggo Mortensen, Renée Zeelweger, Jeremy Irons, Ariadna Gil...

La note de Tranches de Ciné : 3,5/5Appaloosa.jpg

 

     Le pitch : Le marshall Virgil Cole (E. Harris) et son adjoint Everett Hitch (V. Mortensen) arrivent à Appaloosa, petite ville du Nouveau-Mexique où Randall Bragg (J. Irons) règne en maître et face auquel le duo aura du mal à faire face. En parallèle, Allison French (R. Zellweger), jeune veuve, débarque elle aussi dans la vie des deux hommes et va mettre leur amitié à l'épreuve.

 

     La critique : Moi qui trouve qu'on ne fait plus assez de bons westerns (ni de westers tout court d'ailleurs) de nos jours, je dois dire que l'année 2008 m'a gâté. Entre 3h10 pour Yuma et Appaloosa, les amateurs de cow-boys ont eu plaisir à aller au cinéma.

     Mais attention, Appaloosa n'est pas 3h10 pour Yuma. Là où James Mangold donnait à voir un western plutôt brutal, dans la lignée de ceux qui ont fait la légende Clint Eastwood, Ed Harris choisit de s'inscrire dans un autre registre de western, se rapprochant plus de ceux où il est question de règlements de comptes mais aussi d'amour et d'amitié. Et, en ce sens, on peut dire que l'acteur-réalisateur a plutôt bien réussi son coup. En effet, pour sa seconde réalisation, Ed Harris développe une histoire qui tourne autour de ce duo que forment Hitch et Cole et y distille les différentes thèmes cités ci-dessus. Il compose alors un western digne de ce nom mais qui faiblit sur certains points, à commencer par ce triangle amoureux. D'ailleurs, notons que ce triangle devient finalement quelque chose de bien plus complexe, étant donné le caractère du personnage d'Allison French. Ici, l'histoire perd du rythme et, malheureusement, de l'intérêt aussi. A grands coups de "je t'aime-moi non plus" plutôt mal gérés, le spectateur finit par perdre pied et trouvera probablement tous les passages liés à cela d'un ennui profond (pour ne pas dire d'une inutilité totale). Ce n'est pas que ce thème là n'a pas sa place dans un western (regardez Il Etait une Fois dans l'Ouest, Sergio Leone avait très bien géré la chose) mais il est ici mal approprié et mal traité, ce qui le rend finalement lassant. Mais Ed Harris se rattrape avec les autres éléments de l'histoire, ceux qui lient le duo Cole-Hitch au méchant du film, Bragg. Là, on retrouve un western plus péchu, plus hargneux, plus crade. Un de ceux où on l'on joue du colt et du calibre 8 pour faire trembler et où l'on se défie dans les rues poussiéreuses d'une ville minuscule. Ces passages là sont vraiment bien.

     Côté castig, Ed Harris et Viggo Mortensen offrent une belle paire de cow-boys. Les deux acteurs font preuve d'une complicité juste et agréable à regarder. Ils se répondent comme s'ils avaient toujours joué ensemble et permettent donc à l'amitié qui lie Cole et Hitch d'être encore plus vraie que nature. Et indépendemment l'un de l'autre, Harris comme Mortensen incarnent leurs personnages respectifs à la perfection. Ces deux cow-boys là sont proches de ceux qu'on a pu connaître autrefois chez Leone ou chez John Ford. Quant à Renée Zellweger, elle semble plus en demie-teinte. Pas vraiment dans le rôle, sa prestation n'est pas à 100 % satisfaisante. L'actrice semble s'effacer alors que son personnage lui donne toute l'opportunité d'être au premier plan. Dommage.

     Appaloosa est donc un western relativement correct mais dont certains l'intrigue amoureuse n'est pas assez bien traitée pour être justifiée.

 

     Le "Oh, au fait ! " :

     Ed Harris et  Viggo Mortensen s'étaient déjà rencontrés sur le tournage du film A History of Violence, de David Cronenberg.

     Ce film est l'adaptation du roman éponyme de Robert B. Parker, paru en 2005. Ce roman est le premier d'une série de quatre livres mettant en scène les aventures de Virgil Cole et Everett Hitch : Appaloosa donc mais aussi Resolution (2008), Brimstone (2009) et Blue-Eyed Devil (2010).

Partager cet article
Repost0
29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 22:25

     Collateral, thriller de Michael Mann. Avec Tom Cruise, Jamie Foxx, Jada Pinkett-Smith, Mark Ruffalo...

La note de Tranches de Ciné : 3,5/5colateral.jpg

 

     Le pitch : Max (J. Foxx) est chauffeur de taxi à Los Angeles. Un soir, il emmène Vincent (T. Cruise), qui se présente à lui comme un homme d'affaires venu conclure une vente en ville. Pour cela, Vincent doit rencontrer plusieurs personnes et propose à Max de le conduire à chacune de ses destinations pour 600 $. Mais dès la première rencontre, Max comprend que son client n'est pas un véritable homme d'affaires : c'est un tueur.

 

     La critique : Michael Mann, je l'avoue, n'est pas un de mes réalisateurs favoris. Pourtant, avec Collateral, il propose plusieurs éléments qui me prouvent qu'il pourrait me plaire.

     Collateral est un thriller relativement complet mais dont certains détails l'empêchent de devenir strictement implacable. Tout d'abord, j'apprécie particulièrement l'idée de mettre en avant deux personnages et de refermer l'univers du film autour d'eux. Il se créé ainsi une atmosphère très particulière et parfaitement adaptée au film et à son scénario. L'ambiance devient pesante et s'alourdit toujours un peu plus au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire. Il y a une forme d'intimité qui se développe entre les deux personnages, chacun dévoilant certains éléments personnels à l'autre, et donc aussi au spectateur, ce qui permet à ce dernier de s'inscrire dans cette intimité qui n'est pas poussée trop loin. En effet, Michael Mann multiplie les dialogues entre Max et Vincent mais n'en met pas trop et arrive à trouver un équilibre entre scènes de dialogues et scènes d'action, ce qui permet de ne pas se lasser. En revanche, on pourra lui reprocher la manière dont il vient inscrire la police dans cette histoire. Effectivement, si sa présence n'est évidemment pas injustifiée, étant donnée la situation dans laquelle se trouvent Max et Vincent, on regrettera que chacune des apparitions des policiers vienne couper le rythme du film, d'autant que l'enquête ici menée n'avance absolument pas (et quand on voit la fin du film, on peut franchement se demander pourquoi avoir mis en scène des policiers...). En agissant ainsi, Michael Mann déséquilibre son film, en particulier dans sa deuxième moitié, et crée des longueurs qui se ressentent beaucoup trop par instants.

     Côté casting, Jamie Foxx assure. Loin des rôles de gros bras dans lesquels on a pris l'habitude de le voir jouer (avec talent, cela va sans dire), il incarne ici un chauffeur de taxi qui vous ressemble, très humain, et Jame Foxx interprète le rôle avec brio et réussit à éviter de faire de Max un homme vraiment trop banal. Quant à Tom Cruise, il joue ici un vrai méchant, ce qui n'était pas vraiment arrivé jusqu'alors dans sa carrière et il en profite pour prouver que ce type de rôle lui sied (presque) aussi bien que les rôles de héros. Particulièrement froid, il ne dégage aucune émotion et fait donc de Vincent le tueur qu'on attend.

     Michael Mann propose donc avec Collateral un thriller bien tenu, avec des qualités mais aussi avec des défauts qui l'empêchent de vraiment devenir idéal.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Russell Crowe et Val Kilmer furent tous les deux approchés pour incarner Vincent. Val Kilmer refusa pour incompatibilité d'emplois du temps, l'acteur étant alors déjà pris pour tourner dans Alexandre, de Oliver Stone. Quant au rôle de Max, il fut notamment proposé à Adam Sandler.

     Michael Mann, Jamie Foxx, Jada Pinkett-Smith et Bruce McGill s'étaient déjà rencontrés sur le trounage d'Ali, sorti en 2002.

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 13:44

     Radiostars, comédie de Romain Levy. Avec Manu Payet, Clovis Cornillac, Douglas Attal, Pascal Demolon...

La note de Tranches de Ciné : 3,5/5Radiostars-affiche.jpg

 

     Le pitch : Ben (D. Attal) est un humoriste qui revient de New-York. De retour en France, il cherche un nouveau boulot et se retrouve bientôt engagé au sein de l'équipe de Arnold (C. Cornillac), qui anime le morning de Blast FM. Mais l'émission est en plein déclin et l'équipe se retrouve forcée par le patron de la radio à partir en tournée en France dans les différentes villes où les audiences ont diminué.

 

     La critique : La comédie à la française étant ce qu'elle est aujourd'hui, je dois avouer que je ne posais pas beaucoup d'espoirs sur celle-ci. Et pourtant, j'ai été convaincu.

     Radiostars brille d'abord par sa capacité à avoir posé des personnages relativement caricaturaux (pas tous mais quelques uns tout de même). Je pense notamment à Arnold (parisiannist arrogant et dédaigneux), à Cyril (vieux-jeune légèrement à côté de la plaque) ou encore à Jérémie (le roux bègue qui ne sert à rien, il est gratiné celui-là...). Si ces caricatures (toutes proportions gardées) ne sont pas vraiment nouvelles, elles ont au moins le mérite de permettre au réalisateur de poser des situations où chacune sera exacerbée, toujours plus grossie. Or, on retrouve ce type de situations de manière assez récurrente dans ce film. L'occasion donc de jouer sur les traits de caractère de chacun et donc de déclencher des éléments comiques. Et puisqu'on parle de comique, relevons que l'humour est d'assez bonne facture, bien qu'il oscille parfois entre "humour pas très raffiné" et "humour graveleux", deux acceptions dont on aurait pu se passer. Le passage sur avec la demoiselle aux clichés sur les Juifs est par exemple un "instant humoristique" relativement raté étant donné qu'il reprend les clichés classiques dont on a (beaucoup trop) l'habitude. Mais bon, on se marre la plupart du temps et c'est déjà ça. On notera également ce running-gag bien foutu qui tourne autour de savoir si le chauffeur de bus est un homme ou une femme (il faut dire qu'on a du mal à le deviner, mais il suffit de lire le casting pour le savoir...). Au-delà de la simple comédie, Radiostars est aussi un road-movie, un de ces films où les personnages, une fois sur les routes, vont se (re)découvrir. Les jugements et a prioride chacun (que ce soit envers leurs camardes ou envers eux-mêmes) vont être mis à rude épreuve, les tensions vont être décuplées (etc.) pour finalement remettre tout le monde en question. Et si la remise en question est (elle aussi) somme toute assez classique, elle ne perd pas pour autant de sa saveur, peut-être parce qu'elle se fait dans une ambiance différente de celle des road-movies dont on a l'habitude : la comédie.

     Côté casting, on retrouve un Clovis Cornillac qui, il me semble, n'est pas spécialement à l'aise. J'ai toujours pensé que la comédie n'était pas son fort et ça se confirme ici, d'autant qu'il incarne le personnage le plus antipathique et le moins drôle de la bande. Non, décidément, Cornillac est fait pour jouer des hommes durs. C'est un acteur de drame, de thriller mais certainement pas de comédie. Manu Payet en revanche est bien plus à l'aise. Il faut dire aussi qu'il nage ici dans deux univers qu'il connaît bien : la radio (qui l'a révélé il y a déjà quelques temps) et la comédie. Et, au final, il s'en sort plutôt bien, il fait rire et offre sans doute la meilleure prestation de l'ensemble. On soulignera aussi les seconds rôles, relativement inégaux. Si Pascal Demolon offre par exemple une prestation digne d'intérêt, il n'en est malheureusement pas de même pour Douglas Attal, qui se trouve aussi effacé à l'écran que son personnage l'est derrière ces animateurs de radio.

     Romain Levy livre donc un road-movie comique plutôt réussit, qui offre une certaine fraicheur dont on pouvait craindre l'absence. Mais on ne peut pas s'empêcher de croire que ça aurait pu être mieux.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Romain Levy a testé les blagues les moins politiquement correcte sur sa mère. Si elle appréciait, il les gardait. Michel Hazanavicius applique la même méthode.

     Lors du montage, c'est pas moins de 15 versions différentes qui ont été mises en forme avant d'arriver à ce résultat final.

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 22:34

     Le Serpent, thriller de Eric Barbier. Avec Yvan Attal, Clovis Cornillac, Simon Abkarian, Mminna Haapkyla...

La note de Tranches de Ciné : 3,5/5109704-b-le-serpent.jpg

 

     Le pitch : Vincent Mandel (Y. Attal) est photographe. En instance de divorce, les événements prennent une toute autre tournure lorsqu'il se retrouve au coeur d'une machination orchestrée par Joseph Plender (C. Cornillac), un ancien camarade de collège devenue détective privé. Les méthodes de ce dernier sont particulièrement dures et violentes et, pour le faire tomber, Vincent sera obligé de jouer le même jeu que son adversaire.

 

     La critique : Quand il était sorti sur les écrans, ce film ne m'avait absolument pas fait envie. Je m'attendais à quelque chose de plutôt caricatural et de mal réalisé. C'est donc six ans plus tard que je découvre un film avec ses bons et ses mauvais côtés mais qui ne me fait pas regretter de ne pas être allé le voir au cinéma.

     L'intrigue du film en elle-même n'est pas inintéressante. Cette histoire de chantage, ponctuée de meurtres et de manipulation, tient en effet plutôt la route. Elle emmène le spectateur dans une atmosphère particulièrement sombre, dont les polars français ont tendance à s'éloigner. Je ne me souviens pas avoir vu un thriller ou polar de chez nous être aussi pensant depuis un petit bout de temps. Enfin, le fait est que Eric Barbier pose une ambiance pesante qui reste présente du début à la fin. Celle-ci est d'ailleurs renforcée par une musique aussi bien composée (car complètement dans le thème) qu'envahissante. Cette musique est là tout le temps, y compris lorsque ce n'est pas vraiment nécessaire. Je disais donc que l'intrigue tient la route mais il faut toutefois reconnaître que le scénario laisse par moments à désirer. Si certains passages sont bien pensés et si certains éléments sont distillés au compte-goûte, ce qui laisse planer un certain mystère autour de Plender et de ce qui le lie réellement à Mandel, on ne pourra pas ne pas constater quelques facilités, à commencer par cette évasion au tribunal qui, si elle n'est pas complètement insensée, est amenée d'une manière beaucoup trop facile. Le scénariste semble ici être arrivé face à une situation dont il ne savait plus comment se sortir, d'autant que c'était l'instant où il fallait apporter une sorte de twist, un changement dans le comportement du personnage principal... Du coup, ce passage paraît globalement bâclé. D'autres passages pourraient être soulignés mais nous ne retiendrons ici que celui-ci.

     Côté casting, Yval Attal joue le jeu de manière tout à fait honorable. Son personnage est à l'image du film : constamment sous pression. Attal offre alors un jeu qui part dans ce sens, faisant de Vincent Mandel un personnage relativement fermé et qui semble être comme torturé intérieurement. Quant à Clovis Cornillac, je le trouve ici meilleur que dans la plupart des autres films où j'ai pu le voir. En monolithe qu'il est, il fait de son personnage une sorte de monstre assoiffé de vengeance. Il le rend complètement dérangé et psychotique. Il est effrayant.

     Le Serpent est donc un thriller particulièrement sombre mais qui faiblit à travers quelques défauts qu'il aurait pourtant été envisageable de corriger.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Ce film est l'adaptation du roman Plender de Ted Lewis, paru en 1971.

     C'est Yvan Attal qui a conduit le réalisateur Eric Barbier à rencontrer Clovis Cornillac pour le prendre dans le film. Les deux acteurs se connaissaient alors depuis une quinzaine d'années.

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 19:45

     The Truman Show, drame de Peter Weir. Avec Jim Carrey, Ed Harris, Laura Linney, Noah Emmerich...

La note de Tranches de Ciné : 5/5MovieCovers-184824-184824-THE-TRUMAN-SHOW.jpg

 

     Le pitch : Truman Burbank (J. Carrey) mène une vie paisible à Seahaven, petite ville paisible où il a toujours vécu. Tout semble aller pour le mieux. Mais ce que Truman ne sait pas, c'est qu'il est en fait à son insu le personnage principal d'une émission de télé-réalité qui le suit depuis sa naissance et qui a écrit sa vie. Mais Truman commence à remarquer que tout n'est pas si normal dans son entourage.

 

     La critique : De Peter Weir, je n'ai vu que deux films : Le Cercle des Poètes Disparus et The Truman Show. Et déjà, rien que ça, c'est quelque chose de grand !

     Quelle émotion ! Avec The Truman Show, Peter Weir emmène le spectateur avec lui et ne le laisse pas repartir comme ça. Il le fait passer du rire aux larmes avec un talent indéniable. Le scénario tient la route, les flashbacks sont très bien placés dans la trame scénaristique et, finalement, il n'y a que peu de choses à redire. Mais, au-delà de l'histoire, Peter Weir réussit à offrir une belle réflexion sur la pouvoir de la télévision. Si le thème a déjà été abordé (comme dans Le Prix du Danger en 1983) et réabordé ensuite (En Direct sur Ed TV, en 1999 ou encore Live ! en 2008), il l'est ici d'une manière très intéressante. Peter Weir s'interroge et amène le spectateur à s'interroger également sur la toute-puissance du petit-écran. Jusqu'où peut-on aller pour toujours plus d'audimat ? La vie d'un homme lui appartient-elle toujours lorsqu'il passe de l'autre côté de l'écran ? Ces questionnements sont par ailleurs posés dans un contexte d'émergence toujours plus forte de la télé-réalité, dont Peter Weir va ainsi se faire le premier dénonciateur. Il est intéressant de voir non seulement ce qui se passe à Seahaven mais aussi ce qui se déroule dans la réalité. Ce sont ainsi des millions de personnes qui suivent la vie de Truman 24h sur 24 mais qui, comme le montre finalement Peter Weir, n'en ont rien à faire. L'ultime dialogue du film permet en effet de prendre conscience de cela de manière flagrante. Ce qu'on retiendra de ce film, c'est aussi la manière dont Peter Weir a déifié le personnage de Christof. Son échange avec Truman à la fin du film est particulièrement représentatif de cela. Il est le créateur, celui qui a fait de Truman ce qu'il est aujourd'hui, n'hésitant pas à comparer ce dernier à une sorte de messie ("apporter de la joie et du bonheur à des millions d'hommes et de femmes"...). Bref, le discours porté est très intéressant mais il l'est d'autant plus que Weir réussit à créer toute une symbolique autour de celui-ci qui le rend encore plus fort.

     Côté casting, Jim Carrey est au top. Pour sa première véritable incursion dans un autre genre que la comédie, il prouve qu'il est un comédien accompli. Il arrive en effet à être très touchant dans le rôle de Truman. C'est d'ailleurs sans doute le seul acteur comique à avoir réussi à m'émouvoir de cette manière. On retrouvera par instants ses frasques habituelles mais il les distille idéalement, les laissant finalement devenir des reflets du trouble qui est jeté dans la tête de Truman. Du très bon travail pour Jim Carrey donc. Quant à Ed Harris, qui incarne le créateur et réalisateur du programme, il confère une dimension certaine à ce personnage. Je parlais du fait que Peter Weir l'avait déifié mais Ed Harris participe à cela en donnant un caractère très grave et solennel à Christof qui le rapproche un peu plus de cette dimension.

     The Truman Show constitue donc une oeuvre majeure à la fois dans la carrière de Peter Weir mais aussi dans celle de Jim Carrey. Première véritable dénonciation des dérives auxquelles la télé-réalité pourrait arriver, ce film constitue également un excellent divertissement à la fois tragique et comique.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     En 1999, The Truman Show a décroché trois Golden Globes : Meilleur Acteur dans un film dramatique pour Jim Carrey, Meilleur Acteur dans un second rôle pour Ed Harris et enfin Meilleure Musique de film pour Burkhard Dallwitz et Philip Glass.

Partager cet article
Repost0
5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 14:48

     Pulp Fiction, film de gangsters de Quentin Tarantino. Avec John Travolta, Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Bruce Willis...

La note de Tranches de Ciné : 5/5pulp_fiction-11.jpg

 

     Le pitch : Vincent Vega (J. Travolta) et Jules Wiinfield (S. L. Jackson) sont deux hommes demain qui travaillent pour Marcellus Wallace (V. Rhames). Ce dernier a ailleurs demandé à Vincent de tenir compagnie à sa femme, Mia (U. Thurman), pendant son absence. De son côté, Butch Coolidge (B. Willis) est un boxeur que Marcellus a payé pour qu'il perde un combat, ce que Butch ne fera finalement pas. C'est alors que tous ces personnages qui auraient pu rester plu ou moins éloignés les uns des autres vont finalement se rencontrer et faire des étincelles.

 

     La critique : Auréolé d'une Palme d'Or obtenue grâce à l'insistance de Clint Eastwood, Pulp Fiction reste, 18 ans après, l'oeuvre majeure de Quentin Tarantino.

     Sorte d'ovni du cinéma, ce film est difficile à classer dans un genre précis. J'ai choisi de l'appeler "film de gangsters" mais certains lui trouveront sûrement une autre catégorie, la seule vraiment valable finalement étant certainement : "film de Quentin Tarantino". Car il n'y strictement rien dans ce film qui puisse permettre un classement. Pulp Fiction repose sur une dynamique propre à son réalisateur, qui arrive à mêler avec talent un peu de tout dans un ensemble finalement très élaboré. Il y a du polar là-dedans comme il y a du thriller, de la comédie, de la romance, etc... Et pourtant, ce mélange audacieux ne nuit absolument pas à l'oeuvre dans son intégralité car celle-ci offre un film très bien construit et mis en scène. On aurait aussi pu avoir un doute face à la non-linéarité du récit, depuis devenu une marque de fabrique de Tarantino mais, là encore, le cinéaste fait preuve de suffisamment de talent pour que tout se combine parfaitement. Il divise ainsi son film en deux parties distinctes - l'une centrée sur Vincent et Mia, l'autre sur Butch - où chacune participe à l'autre, reprend des éléments évoqués avant ou en pose qui seront plus développés ensuite. Tout est ainsi formidablement coordonné, le tout dans un style aussi étonnant qu'agréable, faisant écho à une ambiance qui oscille entre les années 1960 et 1970. D'ailleurs, on aura bien du mal à dire quand se passe cette histoire... Le tout est en plus agrémenté d'une bande originale parfaitement choisie par le réalisateur, celle-ci contribuant très bien à cette atmosphère générale. Et l'on n'oubliera pas d'évoquer cette pléiade de personnages, plus ou moins mis au premier plan mais qui, tous, ont une place bien précise dans le film et essentielle au déroulement de celui-ci.

     Côté casting, Tarantino offre ici un retour en grâce de John Travolta (depuis retombé dans le silence professionnel...). Ce dernier livre en effet une prestation de très bonne qualité. Son Vicent Vega colle idéalement à l'ambiance générale du film et contribue, à l'instar de ses camarades, à construire celle-ci. On notera également la performance de Samuel L. Jackson, qui offre une très bonne réponse à son Travolta d'acolyte, de Uma Thurman, très bien en Mia Wallace. En fait, pour faire simple, il n'y a aucune acteur qui fasse défaut dans ce film-là. Bruce Willis, Ving Rhames, Harvey Keitel, Tim Roth, Amanda Plummer, Maria de Medeiros ou encore Christopher Walken (on ne va pas citer tout le casting mais on pourrait) offrent tous une prestation plus ou moins au même niveau que celle des autres. Ainsi, avec une brochette de si bons acteurs, Quentin Tarantino (qui a donc aussi le talent de savoir très convenablement s'entourer) ne pouvait que s'assurer d'un succès qui, encore aujourd'hui, ne se dément pas.

     Pulp Fiction constitue donc un des piliers de la filmographie de Quentin Tarantino, un de ces films qu'il faut avoir vu ne serait-ce qu'une fois dans sa vie.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     John Travolta a choisi ce rôle à la place de Forrest Gump, dans le film éponyme. Comble de l'ironie, c'est Tom Hanks, l'inoubliable interprète de ce personnage, qui aura l'Oscar du Meilleur Acteur cette année-là.

     Ce film regroupe un certain nombre d'acteurs fétiches de Tarantino. En effet, on retrouvera Samuel L. Jackson dans la plupart de ses films, Tim Roth, Harvey Keitel et Steve Buscemi dans Reservoir Dogs et enfin Uma Thurman dans Kill Bill et Kill Bill Vol. 2.

Partager cet article
Repost0
5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 10:10

     Blade Runner, film de science-fiction de Ridley Scott. Avec Harrison Ford, Rutger Hauer, Darryl Hannah, Sean Young...

La note de Tranches de Ciné : 4/5Blade-runner-directors-cut-poster--large-msg-119325148375.jpg

 

     Le pitch : En 2019, l'Homme colonise l'espace et, pour cela, il envoie dans ces colonies des Répliquants, sortes d'androïdes extrêmement proches des humains dans leur aspect. Mais le modèle Nexus 6 est déclaré dangereux et hors-la-loi quand plusieurs d'entre eux a pris le contrôle d'un vaisseau après en avoir massacré l'équipage. Et quand quatre d'entre eux reviennent sur Terre, c'est à Rick Deckard (H. Ford), un blade runner, qu'est confiée la lourde mission de les éliminer.

 

     La critique : A noter que la version dont je vais parler ici, parmi les 7 qui existent, est la version Final Cut sortie en 2007, c'est-à-dire celle qui correspond à ce que Ridley Scott a toujours voulu réaliser.

     On m'a souvent parlé de Blade Runner comme d'un chef-d'oeuvre absolu du cinéma de science-fiction, le genre de film qu'on ne peut pas dépasser. Après visionnage, je dois reconnaître qu'il s'agit d'un excellent film mais le meilleur, peut-être pas. En fait, je crois qu'il n'y en a tout simplement pas deux comme lui, Blade Runner faisant pratiquement office de genre à part entière. Habile mélange entre la SF, le polar noir et le thriller, ce film repose sur une série de mécanismes qui s'entremêlent très bien pour lui donner un dynamisme mesuré et ingénieux. Ainsi, le scénario, brillamment composé d'ailleurs, repose sur une série de rebondissements qui se construisent en empruntant des codes à chacun des genres que j'évoquais plus haut. Cela donne finalement une histoire particulièrement sombre qui s'appuie sur une atmosphère parfaitement anxiogène. En effet, la mise en scène de Ridley Scott laisse planer l'ombre d'une angoisse du début à la fin de l'oeuvre. Pour cela, il n'hésite pas à placer son film dans sa quasi-intégralité de nuit et sous la pluie, le tout dans un New-York futuriste particulièrement obscur. Et c'est sans compter sur des personnages, et notamment les Répliquants, qui ne font qu'ajouter à l'angoisse. Et c'est bien grâce à l'un deux, le Répliquant Roy, que l'ambiance devient carrément anxiogène lors de ce duel final où la violence s'accompagne des hurlements de ce dernier pour nous faire autant peur qu'ils font visiblement peur au personnage de Deckard. Il faut dire aussi que le personnage de Roy est composé de telle manière qu'il peut difficilement laisser de marbre. Rappelant le stéréotype de l'homme parfait (l'aryen de la philosophie nazie presque), il est imposant, fort, violent et dangereux. Difficile donc de passer outre la peur qu'il peut générer à chacune de ses apparitions. Je parlais juste avant du duel final, j'en profite pour avouer que si cet ultime combat m'a semblé particulièrement bien réalisé, complètement ancré dans l'atmosphère du film (dont il constitue un point d'orgue), il m'a néanmoins paru légèrement bâclé sur sa fin. Très (trop) rapide, la conclusion de ce duel m'a laissé sur ma faim, moi qui m'attendais à quelque chose de spectaculaire, comme pour donner un bouquet final à tout cela.

     Côté casting, Harrison Ford renoue ici avec la science-fiction, lui qui a été rendu si populaire par la saga Star Wars. Il incarne un blade runner qui, bien qu'engagé auprès de sa mission, semble malgré tout désemparé face à ce qu'il rencontre via celle-ci. En ce sens, Harrison Ford prête divers traits à Rick Deckard, parmi lesquels un regard parfois absent, comme s'il cherchait un soupçon de clarté dans ce futur particulièrement obscur. Quant à Rutger Hauer, il est l'incarnation idéale de Roy. Avec son physique et ses traits, il peut facilement incarner l'homme parfait tel que décrit dans l'inconscient collectif ou tel qu'on a pu l'hériter des années 1930-1940. Sans bouger et juste en regardant, il donne à son Roy cet air si sombre et si méchant finalement.

     Blade Runner constitue donc un film très particulier. Complexe et noir, il est sans doute un incontournable du cinéma de SF. A voir au moins une fois.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Blade Runner est une adaptation du roman de Philip K. Dick intitulé Les Androïdes rêvent-ils de Moutons électriques ? paru en 1966. Le film est d'ailleurs dédié à l'auteur.

     Avec ses 7 versions différentes, Blade Runner propose finalement 2 fins distinctes, celle de la Final Cut étant celle voulue par Ridley Scott.

     En 2004, le film est élu par 60 scientifiques, via une enquête menée par le journal britannique The Guardian, comme étant le meilleur film de science-fiction, juste devant 2001 : L'Odyssée de l'Espace.

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 17:23

     Flubber, comédie de Les Mayfield. Avec Robin Williams, Marcia Gay Harden, Ted Levine, Clancy Brown...

La note de Tranches de Ciné : 3/59566.jpg

 

     Le pitch : Le professeurs Barinard (R. Williams) est brillant...mais tête-en-l'air. Tant et si bien que, quand il oublie pour la troisième fois de se rendre à son mariage, trop accaparé qu'il est pas sa dernière expérience, il perd l'amour de Sara (M. Gay Harden). Mais l'expérience est une réussite : elle lui a permis de créer le Flubber, substance verte et flasque aux propriétés étonnantes.

 

     La critique : Comédie familiale archétypique de ce qui se faisait dans le genre dans les années 1990, Flubber n'en demeure pas moins un divertissement agréable et sympathique.

     Il faut dire aussi que ce film ne semble pas nourrir de grandes prétentions, si ce n'est celle de faire rire le spectateur. Et de ce point de vue là, c'est assez réussi. Le scénario repose sur un certains nombres de gags et de scènes comiques qui ne manqueront pas de vous dérider. Néanmoins, on ne peut que constater que l'humour ici développé est bien celui d'une comédie familiale. En ce sens, il vise autant les grands (certains traits d'humour sont plus fins que d'autres) que les plus petits (dans la majorité des cas). Du coup, on s'amuse mais parfois pour pas grand-chose, ce qui fait donc de Flubber un divertissement simple mais efficace. On pourra cependant lui reprocher d'un peu trop jouer sur la corde émotionnelle. En effet, le cas de l'amour rendu impossible par le caractère de l'un des personnages est assez vu et re-vu, ce qui le rend potentiellement agaçant mais surtout lassant. D'autant que l'attention sera ici essentiellement portée sur le Flubber, cette étrange substance verte. Or, la "chose" n'est finalement que très peu présente. Si ses apparitions donnent toujours (ou presque) lieu à un certain n'importe quoi assez amusant, elles demeurent assez rares.

     Côté casting, Robin Williams endosse un rôle qui ressemble à s'y méprendre à d'autres personnages déjà campés par l'acteur. Son personnage est une fois de plus un homme gentil et plein de bons sentiments, drôle et triste à la fois. Et Robin Williams montre qu'il sait jouer ces personnages (l'habitude sûrement). Il donne à son professeur Brainard toute son humanité et sa bonhommie si typique. En somme, il le rend particulièrement attachant. Mais, comme souvent dans ce type de film où on a une grosse tête d'affiche, le reste des acteurs se cantonne à de simples seconds-rôles. Si tous ne sont pas particulièrement brillants (Marcia Gay Harden et Christopher McDonald n'ont pas grand-chose à donner semble-t-il...), d'autres seront bien plus sympas. C'est notamment le cas du duo grotesque (dans le bon sens du terme) formé par Clancy Brown et Ted Levine. Les deux acteurs font de leurs Smith et Wesson respectifs (on notera la subtilité du jeu de mots) deux personnages caricaturaux tels qu'on aime en avoir dans ce type de comédie, pleins d'entrain mais finalement complètement stupides.

     Les Mayfield offre donc ici une comédie délassante et amusante bien qu'un peu trop ancrée dans les rouages habituels du genre.

 

     Le "Oh, au fait !" :

     Flubber est en réalité un remake de Monte Là-d'ssus, film de Robert Stevenson sorti en 1961, lui-même adapté de la nouvelle A Situation of Gravity de Samuel W. Taylor.

Partager cet article
Repost0