Itinéraire d'un Enfant Gâté, drame de Claude Lelouch. Avec Jean-Paul Belmondo, Richard Anconina, Marie-Sophie Lelouch, Daniel Gélin...
La note de Tranches de Ciné : 4/5
Le pitch : Sam Lion (J.-P. Belmondo) est à la tête d'une grande entreprise qui développe des poduits d'entretien. Se faisant porté pour disparu lors d'une traversée de l'Atlantique en solitaire, il s'exile en Afrique afin d'oublier son passé et de démarrer une nouvelle vie loin des responsabilités, quitte à abandonner derrière lui son fils Jean-Philippe (J.-P. Chartier) et sa fille Victoria (M.-S. L.). Mais il va croiser sa route va croiser celle d'Albert Duvivier (R. Anconina) et son passé va alors le rattraper.
La critique : Lelouch, Belmondo et Anconina. Ce sont sans doute les noms des trois hommes qui auront su me donner une de mes meilleures expériences de cinéma français jusqu'ici avec cet Itinéraire d'un Enfant Gâté.
Fort d'une histoire originale et belle, ce film brille par la qualité de sa mise en scène et de l'ensemble de son contenu. Le début peut potentiellement perdre les spectateurs non avisés mais la forme de poésie qui se dégage de ces séquences va permettre d'accrocher définitivement au film. Et heureusement car sinon, on raterait un sacré morceau de cinéma, et ce pour deux raisons. La première tient dans le fait que j'évoquais plus haut : l'histoire est très belle. On suit avec une grande attention les flashbacks qui nous permettent de comprendre d'où vient le personnage de Sam Lion, comment il est devenu ce puissant homme d'affaires auquel la vie ne semble pas sourire. Mais on suit avec autant d'attention l'histoire présente, celle de Sam toujours mais cette fois avec Albert à ses côtés. Le tout est formidablement bien réalisé et l'ambiance générale est portée par une musique quasi omniprésente et dont la qualité n'a malheureusement d'égale que la répétitivité. En effet, ce sont toujours les mêmes airs de Francis Lai qui reviennent et cela peut finir par lasser. Et, tant qu'on parle des quelques points négatifs du film, soulignons le fait qu'il est marqué de quelques longueurs par moments qui coupent légèrement le rythme.
Belmondo et Anconina ensuite sont sans conteste les deux atouts majeurs de ce film. Leur échange est parfait et l'on retrouve exactement ce que l'on pourrait attendre de la relation d'un vieu lion avec le jeune lionceau qui cherche à se faire une place. Bebel confirme encore une fois son talent mais n'empêche cependant pas Anconina de définitivement prouver ce dont il est capable.
Claude Lelouch nous offre donc un excellent moment grâce à un excellent film.
Le "Oh, au fait !" :
Jean-Paul Belmondo sera auréolé en 1989 du César du Meilleur acteur pour sa prestation dans ce film. Quant à Richard Anconina, il devra traverser l'Atlantique pour obtenir le Grand Prix d'Interprétation du Festival de Chicago.